Le Ronceray fait son théâtre
Chaque année, pour les Portes Ouvertes, le CDI organise avec les élèves volontaires de 6ème un spectacle théâtral. En 2007 nous avons choisi d’adapter la pièce d’Annette Béguin, Le petit chat Miroir, publiée en 1987 à L’Ecole des Loisirs. Les élèves intéressés par le jeu de marionnettes peuvent se faire connaître à leur professeur de français ou aux documentalistes.Je laisse au chat Miroir le soin de vous présenter l’histoire dont il est le héros :
« Bonjour ! Je m’appelle Miroir et je suis un chat en sursis ! Pour manger à ma faim, malheur à moi, j’ai signé un contrat avec Monsieur Pineiss, le sorcier municipal. En échange de nourriture, je lui ai vendu ma graisse. Et maintenant que je suis gros et gras, je vis mes derniers jours. Demain le couteau de ce maudit Pineiss me coupera la tête et je finirai bouilli dans sa marmite. Mais on dit qu’un chat retombe toujours sur ses pattes. Alors de l’audace, Miroir ! Tu es peut-être gourmand, mais tu n’es pas stupide. Non, Miroir, tu ne seras pas le chat de la farce ! ».
Et pour vous donner envie d’en savoir plus, voici la première scène :
Personnages :
- Miroir, chat de gouttière
- Pineiss, sorcier municipal
- Hul, le hibou du sorcier
- La sorcière
- La chatte
Scène 1
Le pacte
Miroir : Eh ! Que vois-je là ? Une souris ! Je l’aurai ! Là ! Je la tiens…Hélas, la faim me donne des hallucinations…
(au public) Personne n’aurait dans sa poche un petit reste de viande ? Une croûte de pain ferait l’affaire…Allons, un geste, par pitié pour un pauvre matou qui a perdu sa maîtresse ! Je vous en supplie ? Non ? Puisque c’est comme ça, il ne me reste plus qu’à me coucher là et à mourir sous vos yeux ! (s’allonge).
(Pineiss entre)
Pineiss : Voyons, je n’ai pas oublié la bave de crapaud, j’ai mis les 33 langues de serpent et pourtant, pourtant, il manque quelque chose… (il trébuche sur le chat).
Tiens, mais c’est le chat Miroir, on dirait ! A-t-on idée de se coucher là au beau milieu de la rue ? Eh bien, réponds !
Miroir (très résolu) : Je suis désespéré, je meurs ! Depuis que ma maîtresse n’est plus, ma vie est un calvaire. J’en suis réduit à fouiller les poubelles et à laper l’eau des flaques !
Pineiss : Ta maîtresse te gâtait trop ! Chasse la souris comme les autres chats et débarrasse-nous le plancher !
Miroir (s’accrochant à Pineiss) : Monsieur Pineiss, plus personne ne veut s’encombrer d’un chat aujourd’hui ! Les pièges à rat sont tellement plus économiques !
Pineiss : Bah ! Un chat retombe toujours sur ses pattes ! Tu t’en sortiras ! Allons laisse-moi passer !
Miroir : Je n’ai plus la force de chasser. Ma maîtresse m’avait appelé Miroir à cause de mon poil brillant. Voyez ce qu’il en reste ! Tâtez vous-même !
Pineiss : J’ai autre chose à faire qu’écouter tes lamentations. Il faut que je termine cette pommade contre les rhumatismes et il me manque quelque chose pour. Oh ! Oh ! Il me vient une idée. (Il tâte le ventre du chat).
Miroir : Eh ! Vous me chatouillez !
Pineiss : Ecoute ! J’ai un marché à te proposer.
Miroir : Un marché ? (au public) Peut-être vais-je enfin manger à ma faim ?
Pineiss : Veux-tu que j’achète ta graisse ?
Miroir : Monsieur Pineiss veut plaisanter ?
Pineiss : Nullement. J’ai besoin de graisse de chat pour mes sorcelleries. Entre à mon service. Je te nourrirai magnifiquement. Je t’engraisserai et te rendrai rond comme une boule.
Miroir : Mais, pour vous céder ma graisse, je dois perdre la vie !
Pineiss : Evidemment.
Miroir : Alors comment pourrai-je toucher mon salaire et en profiter, puisque je serai mort ?
Pineiss : Ton salaire, tu le reçois sous la forme de repas délicieux et abondants avec lesquels je te nourrirai ! Allez, je ne veux pas me montrer inhumain. Tu jouiras de ton agréable état jusqu’à la pleine lune, mais pas plus longtemps.
Miroir : Dans ces conditions, j’accepte !
Pineiss : Ah ! Ah ! Nous allons immédiatement rédiger le contrat. (Il écrit) Je soussigné Miroir, chat de gouttière de mon état, m’engage à céder toute ma graisse au sorcier municipal Pineiss. En contrepartie, ledit Pineiss s’engage à me nourrir copieusement et à me loger jusqu’à ce que je sois devenu très gros et très gras. Je jouirai de cet agréable embonpoint jusqu’à la pleine lune. A cette date, Pineiss pourra faire ce qu’il voudra de moi. Lu et approuvé. Signe !
Voix off : Ne fais pas cela, Miroir ! Tu es perdu !
Miroir (regardant vers le ciel) : je meurs est trop tard. je ne peux plus faire autrement.
(Pendant qu’il signe, coup de tonnerre).
Photos prises lors des représentations
à la MJC Ronceray
le 31 mai 2007
et sous la tente marocaine
lors de la fête interculturelle du 2 juin 2007